Christophe Lucchese
Cas de double médiation : traduire Lütten Klein de Steffen Mau
Un disclaimer en guise d’Auftakt : ce qui suit n’est pas le fruit d’un travail de recherche, mais un retour d’expérience à partir d’un cas particulier de traduction – ou cas de traduction particulière – et néanmoins parlant : Lütten Klein de Steffen Mau, paru en 2019 chez Suhrkamp[1], plusieurs fois récompensé outre-Rhin et publié en France en novembre 2021[2].
Steffen Mau est sociologue à la Humboldt-Universität de Berlin et dépeint dans son livre la transition/transformation de la (« sous- »)société[3] est-allemande après la chute du Mur, depuis un quartier de la banlieue de Rostock en ex-RDA, Lütten Klein, où il a grandi ; un livre à la croisée de l’autoanalyse, de la Alltagsgeschichte[4] et de la sociologie. Voilà pour la toile de fond.
Mais first things first :Qu’est-ce qu’une médiation et que faut-il entendre par « médiation culturelle » ? De quelle médiation et de quelle culture s’agit-il ?
En préparant cette intervention[5], je me rends compte combien son titre est problématique. En fait, elle aurait dû tout simplement s’intituler « Du bon usage des guillemets et de l’italique »ou « Le Degré zéro de la traduction ». Vous comprendrez d’ici quelques minutes, du moins j’espère.
Pourquoi problématique ? Embarras d’abord devant les notions mobilisées : les limites du temps imparti (et de mes connaissances) ne me permettent pas de toutes les définir. Nous les aborderons en passant, avec, espérons-le, le moins de dommages collatéraux possible ; léger malaise ensuite entre ma pratique quotidienne et la théorie censée la sous-tendre. En ce qui me concerne, les deux sont rarement, si ce n’est jamais, contemporaines. L’une laisse la place à l’autre. Je ne suis pas si sûr que la traduction soit une « pensée sans savoir » ou consiste à « penser sans le savoir[6] ». À vrai dire, chez moi, la chouette de Minerve se fait pas mal attendre au crépuscule pour prendre son envol. Ça, c’est pour la pensée ou le « penser » de la traduction, qui ne revient néanmoins pas à dire que c’est chez moi une pratique irréfléchie. Disons plutôt : « je suis pensé sans le savoir ». Et c’est ça, traduire : de la pensée ou du penser en acte. Mais nous y reviendrons plus loin.
Ce qui m’intéresse dans l’idée de « médiation culturelle », à l’origine une expression apparue dans les années 1990 dans le domaine de la muséographie – et à condition de donner à la cultureune plus large extension que seulement institutionnelle ou patrimoniale –, c’est qu’elle décrit l’opération du traducteur (toujours moi) en train de décoder-recoder un texte d’une langue à l’autre, et que ce transcodage ne s’effectue pas sans de légers déplacements d’une langue dans l’autre ; déplacements qui ne sont solubles qu’en partie dans la traduction. Voilà pour la première médiation. Mais que faire du « reste à charge » de ce qui ne se laisse pas traduire ? Comment solder cet excédent de sens qui ne tient pas dans les seuls signifiants traduits de la langue d’arrivée ?
C’est là qu’intervient la seconde médiation : s’agit-il d’une « faiblesse » de la langue d’arrivée (toujours dans la traduction, rien que la traduction) ? Je ne crois pas. C’est juste que les deux langues évoluent dans une relative autonomie. Attention, j’ai bien conscience de regarder la langue à moitié vide en disant cela. C’est le cas par exemple quand une expression ou un mot a connu une fortune particulière dans une culture donnée et qu’il ou elle est difficilement transmissible dans une autre langue, même s’il existe un « équivalent » ou une « traduction » pour le mot ou l’expression.
On touche à une forme d’« intraduisibilité[7] » par-delà le traductible. Comment y remédier ?
Un exemple récent. En période de pandémie. Première vague et premier confinement, en lien notamment avec le « secteur de la culture » : le systemrelevant allemand, ce qui relève d’une « importance systémique », ne dirait rien à un locuteur français, à part peut-être les procès récents en « intersectionnalité » et « wokisme » intentés par certaines figures politiques et médiatiques (assez peu universitaires ni très honnêtes) à propos du « racisme systémique », lui-même traduction d’une notion américaine de structural racism.
Bref, en traduisant à la lettre, peu de chance de trouver la « chose » signifiée par ces mots. Un même cheminement a abouti à d’autres effets en France : rappelez-vous, lors du premier confinement (oui, ça paraît loin…), plus philosophe que sociologue, le Français (grossière généralité) parlait alors de « bien essentiel » et « non-essentiel », et même si sa transposition en allemand avec wesentlich ou unwesentlich n’aurait pas prêté à malentendu ni même à contre-sens, elle n’aurait pas véhiculé cette coloration liée à un temps et des circonstances particulières qui lestent cette suite de mots dans l’espace et le temps. C’est de cette sorte d’« intraduisible » dont je voudrais parler. On pourrait se demander dans l’autre sens si l’expression les « premiers de corvée[8] » s’est exprimé de l’autre côté du Rhin, et si oui, comment ? Je jette ça en l’air, on verra bien qui l’attrapera au vol…
C’est là qu’intervient le plus souvent la note de bas de page suivie de l’abréviation NDT. Mais pas que. Et c’est cette double médiation ou « remédiation[9] » qui intervient en traduction et qui n’est déjà plus tout à fait de la traduction.
Mais d’abord une remarque préliminaire. Oui, encore une : la traduction en sciences humaines et sociales n’est pas soumise aux mêmes contraintes qu’en littérature. Là, le traducteur doit montrer patte blanche et s’effacer, et la NDT est souvent vue, au mieux, comme un dernier recours, sinon, comme un aveu d’échec ; alors que, sans pour autant être célébrée ou portée aux nues, en sciences humaines et sociales elle bénéficie d’une certaine tolérance et est même bienvenue. Personnellement, je l’aime beaucoup[10] et n’aurais rien contre l’idée de l’ériger en sous-genre à part entière (mais c’est un autre sujet, peut-être pour la discussion qui suivra[11]).
Je voudrais amorcer une autre réflexion à l’appui de la traduction de Lütten Klein qui en est en quelque sorte paradigmatique. La traduction est certes toujours déjà de la médiation, mais la médiation ne dessine-t-elle pas aussi les limites de la traduction ? En bref : où commence la médiation et où s’achève la traduction ?
Ironie du sort, la « double médiation » fonctionne à la manière d’une « double négation », en s’annulant[12]. C’est une médiation paradoxale, qui acte l’impuissance de la traduction en gardant l’original et/ou en basculant dans le commentaire. Je tiens néanmoins à dire que ce n’est pas un parti pris, c’est une option qui s’est imposée à moi (et à la Lektorin[13]) au fil de la traduction, dans Lütten Klein peut-être plus que dans d’autres traductions, pour des raisons principalement culturelles et historiques[14] : parce qu’on a affaire à un « pays disparu[15] » et à des traces de ce pays, je dirais même des vestiges, conservés aussi dans la langue. Un pays disparu dans le temps, en partie effacé de la mémoire par le récit du vainqueur (la RFA) et éloigné dans notre géographie mentale d’Européens de l’Ouest (j’entends par là : pour un Hineingeborenen dans l’extrémité occidentale de l’Europe, dans une démocratie représentative reposant sur une économie de marché, divisée en classes et dotée d’institutions bourgeoises, pour résumer à gros traits marxistes…).
Ici donc, les « référents culturels » nous font défaut : là où il est toujours possible de tracer un parallèle, du moins en guise d’étayage, entre deux systèmes homothétiques (par exemple l’école, la justice, les institutions politiques entre la Ve République française et la République fédérale allemande) en traduisant par une notion homologue ou en intervenant marginalement en ajoutant une incise sans guillemets n’excédant pas une certaine longueur – mettons, pour le Verfassungsschutz : « équivalent outre-Rhin de la DGSI » –, il me semble plus problématique de faire ce genre de rapprochement, déjà assez heikel, pour la Staatssicherheit est-allemande… Si ce n’est que, dans ce cas précis, des films grand public ont déjà joué le rôle de médiation[16].
Plutôt qu’un long développement, j’énumèrerai ici quelques exemples, en mode thème et variations, de ces « remédiations » autour de l’usage des marques typographiques de l’italique, des guillemets et de la NDT :
– Treuhand, raccourci de « Treuhandanstalt », que l’on pourrait très bien traduire par « agence fiduciaire » (mais que l’on a laissé en allemand dans le texte) en charge de la privatisation des entreprises « propriété du peuple », nom propre qui cristallise la politique d’intégration brutale de l’économie de l’Allemagne de l’Est par la République fédérale.
En l’occurrence, pas de guillemets, le mot ayant acquis une valeur autonome en France pour avoir été bien documenté (agrémenté d’une incise sur sa fonction de société fiduciaire[17]).
– Gutmeinenden, traduit par « bien-pensants » pour désigner les personnes critiques du « socialisme réellement existant » mais souhaitant sa réforme et non sa disparition. Ici aussi une traduction, mais en présence de l’original en italique et dans un contexte qui ne rend pas nécessaire le recours à la NDT, bien que le terme soit fortement connoté en France, surtout en ce moment[18]…
– « Formierte Gesellschaft », traduit par « société en ordre de bataille », laissé entre guillemets pour en marquer la singularité. Traduit comme tel en français dans le texte « Spätkapitalismus oder Industriegesellschaft? » d’Adorno[19], il fait référence à un terme forgé dans les années 1960 par Ludwig Erhard, à qui l’on doit également « Seelenmassage » (sur lequel je suis tombé dans une précédente traduction, sur la RFA contemporaine cette fois[20]) et met en valeur le déplacement de Steffen Mau qui en use ici à contre-emploi, puisqu’il s’agit de caractériser la société est-allemande, et non pas la société ouest-allemande en son « capitalisme tardif »).
- Série d’acronymes :
NVA (Nationale Volksarmee) en Armée nationale du peuple, mais conservée en acronyme allemand après en avoir traduit la première occurrence en français entre guillemets. Ainsi, je ne naturalise pas l’expression en français et en marque la singularité.
VEB (volkseigener Betrieb), sous forme d’acronyme allemand, que je développe en allemand en italique pour ensuite le traduire en français en « entreprise propriété du peuple », entre guillemets, comme de droit.
EOS (Erweiterte Oberschule) comme VEB, suivi d’une brève explication entre parenthèses (pour changer…) ou plus loin traduit en « écoles supérieures élargies » pour être suivi de son original allemand entre guillemets.
– « Arbeiter- und Bauern-Fakultäten », ces instituts de formation supérieure créés en 1949 et destinés aux personnes issues de familles modestes, traduit en « instituts universitaires réservés aux ouvriers et aux paysans » avec l’original allemand en italique et son abréviation entre parenthèses à côté.
– Une petite licence poétique : « Einstweh » (Botho Strauß), traduit entre guillemets en « mal de jadis » avec NDT pour le terme original et sa composition lexicale entre Einst et Heimweh. Ici, les guillemets servent à mettre en valeur la singularité des termes qui n’apparaîtrait pas comme telle en leur absence, et dénoterait par son incongruité dans un texte de sociologie.
– Dienstklasse, laissé en italique avec traduction entre guillemets et explicitation discrète sans NDT[21]. Toutes les occurrences suivantes sont laissées en langue originale et en italique.
– Funktionselite, traduction sans guillemets, le contexte explicitant le terme, j’ai pu m’accorder le loisir de ne pas le traduire.
– Intelligenz, gardé en version originale en italique et explicité par le contexte. La transparence de l’allemand permettant cet artifice, pour ne pas avoir à le traduire par « intelligentsia » (autre mot d’origine étrangère, quasi faux-ami dans ce cas, qui aurait ajouté de l’ambiguïté).
– Le champ lexical et les termes proches pour l’habitat de type Plattenbau(siedlung), Neubausiedlung, Neubaugebiet, Wohngebiet, Großwohnsiedlung, mais aussi des commerces : Kaufhalle, Mehrzweckhalle, souvent explicités ou traduits littéralement en français entre guillemets pour exorciser la naturalisation de la langue cible et maintenir la singularité des termes et des choses qu’ils désignent. Le terme de « grands ensembles » aurait ajouté de la confusion en recouvrant un type d’architecture par un autre qui, pour se traduire par le même type de bâtiment, ne recouvre pas la même réalité socio-historique.
– Eigensinn, le « quant à soi » ou « sens de soi », concept qui n’a pas encore trouvé sa place en France, avancé par Negt/Kluge[22] et développé par Lüdkte avec l’Alltagsgeschichte[23], laissé en version originale en italique, puis traduit en français entre guillemets, le tout pourvu d’une NDT conséquente[24].
– La citation « kommode Diktatur » : pas de version originale mais traduit en français par « dictature confortable » entre guillemets et remis brièvement dans son contexte, celui du roman de Günter Grass, et dans la bouche de son personnage, Fonty, là où la version originale ne met que le nom de l’auteur entre parenthèses après l’expression (au même titre d’ailleurs que s’il s’agissait d’un concept de sociologue et de l’auteur qui l’a forgé)[25].
Pour conclure : Ces opérations de « remédiation » sapent l’apparente naturalité de la traduction, soit en laissant tel quel le terme en VO (degré zéro) soit en signalant l’intervention traductive (indice 1 : graphie, parenthèses ou guillemets) dans le texte[26], contribuant, même involontairement, à mettre en valeur cette intervention, laissant paradoxalement entendre qu’une référence culturelle pouvait faire défaut et la pointant donc du doigt au lecteur.
Cette intervention casse l’artifice de la transparence du traducteur (et de la Lektorin) par rapport à la traduction, qui apparaît dès lors comme telle, allant ainsi à l’encontre du principe d’économie qui lui est inhérent et d’injonction contradictoire pour le traducteur de travailler à son propre effacement pour faire de cet effacement un gage de traduction réussie[27]. La traduction est nue.
Mais la traduction serait-elle ici ratée sous prétexte que le traducteur aurait laissé des traces ou des termes non traduits ?
Car en plus de ces marques, affleure aussi la langue originale dans sa matérialité, code indéchiffrable et brut, d’une sombre densité pour le lecteur non germanophone qui ne peut qu’en apprécier la pure altérité, faisant miroiter l’irréductibilité d’une langue à se faire contenir dans une autre et donc l’hétérogénéité radicale des langues entre elles. Aveu d’échec ?
Comme on a pu le voir, cette opération de double médiation ou de remédiation laisse des marques dans le texte, des marques (typo)graphiques, qui passeraient pour indélicates, voire sacrilèges, par rapport au texte original (notamment en littérature) en pointant l’impuissance de la traduction comme performance ; des signes graphiques non signifiants, conventions ortho-typographiques qui signalent la présence du traducteur, laissant même entendre sa « voix[28] ».
Mais, et j’en reviens à l’idée que « je suis pensé sans le savoir », je crois que cette voix n’est pas l’irruption de la subjectivité ou de la singularité du traducteur ; elle n’est que l’impensé dans la langue d’origine d’un énoncé médiatisé par la langue d’arrivée et qui se fait dès lors penser ; un accident en quelque sorte, faisant valoir la traduction comme une opération tout sauf blanche. Le sujet traduisant, plus hub d’énonciation que subjectivité énonciatrice, s’efface derrière l’ordre du discours, un peu à la manière d’un visage de sable à la limite de la mer ou de notes manuscrites sur le papier beige d’un carnet.

Figure 1 : Carnet de traduction, 2018-2022
[1] Steffen Mau, Lütten Klein. Leben in einer Transformationsgesellschaft, Berlin, Suhrkamp, 2019.
[2] Du même auteur donc, Lütten Klein : Vivre en Allemagne de l’Est, traduit de l’allemand par Christophe Lucchese, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2021.
[3] Allusion à un terme difficile à traduire en français, celui de Teilgesellschaft, qui désigne la partition de l’Allemagne après-guerre et les traces que cette partition a laissée après la (ré)unification. Difficile à traduire en en français en un seul mot. Nous avons opté pour la tournure périphrastique « partie de la société ». Traduire littéralement par « sous-société » pour rendre le Teil- comme sous-ensemble présentait le désavantage de la connotation péjorative : la « sous-société » est-allemande ne serait pas une société ou n’aurait pas atteint le stade de société à proprement parler ? Je joue là sur les mots, en bon larron de la traduction, je ne rate jamais une occasion de faire une note de traducteur (ou d’anauteur ?).
[4] Voir (et même lire) « Histoire du quotidien et réflexions sur le “quant à soi” », dans Agnès Arp et Élisa Goudin-Steinman, La RDA après la RDA, Paris, Nouveau Monde éditions, 2020, p. 300 et suiv.
[5] Il s’agit ici de la version « rédigée » d’une intervention à l’oral donnée dans le cadre du symposium « Penser en langues / In Sprachen denken » qui s’est tenu du 3 au 5 février 2022.
[6] Arthur Lochmann, « Pensée sans savoir, penser sans le savoir », dans Franziska Humphreys (dir.), Penser la traduction, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2021, p. 115 et suiv.
[7] Voir brièvement la présentation de Barbara Cassin au Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles, Seuil, 2004, sous sa direction.
[8] Détournement de l’expression « premier de cordée » qui, avec celle de « start-up nation », pourrait figurer sur le fronton du premier quinquennat d’Emmanuel Macron (suppression de l’impôt sur la fortune, réforme de l’assurance chômage, flexibilisation du marché du travail, foi irrationnelle dans le « trickle-down effect » – sorte d’Agenda 2010 franchouillard). Ironie du sort, ce sont les « derniers de cordée » d’hier (ou « ceux qui ne sont rien », pour reprendre une autre expression de Macron) qui ont fait tourner la boutique-France en plein confinement, et non les « Leistungsträger » en télétravail.
[9] – Ah tiens, encore une autre idée de titre !…
[10] Sûrement un effet secondaire de ma pratique traductive et de ma familiarité avec l’écriture de Klaus Theweleit.
[11] Discussion qui a bien suivi et dont je n’ai malheureusement pas tapé le compte rendu, à mon grand regret, tant les réactions et propos des autres participant.e.s étaient riches.
[12] Cf. ma proposition alternative de titre : « le degré zéro de la traduction ».
[13] En la personne de Bettina Sund, avec qui nous avons passé beaucoup de temps à éplucher, examiner, sous-peser les mots, concepts, phrases, etc. de l’original et de la traduction.
[14] On retrouve ce genre de cas en philosophie par exemple, quand on a un réseau conceptuel très dense conjugué à une emprise très forte de la langue, mais ce n’est ni le sujet ni le cas ici.
[15] Nicolas Offenstadt, Le pays disparu. Sur les traces de la RDA, Paris, Stock, 2018 ; du même auteur, Urbex RDA, Paris, Albin Michel, 2019.
[16] Pour ne pas citer le film de Florian Henckel von Donnersmarck, La Vie des autres, 2006.
[17] Rachel Knaebel et Pierre Rimbert, « Allemagne de l’Est, histoire d’une annexion », Le Monde diplomatique, novembre 2019, p. 1, 14 et 15. Au sujet de la (mini-)tempête médiatique que l’article a provoqué dans le verre d’eau du PAF, lire Henri Maler et Maxime Friot, « Réunification de l’Allemagne : un résumé pamphlétaire sur France Info », Acrimed, 13 novembre 2019, consultable en ligne : https://www.acrimed.org/Reunification-de-l-Allemagne-Un-resume (consulté la dernière fois le 5 mai 2022).
[18] Notons qu’entre la présentation et la retranscription de cette intervention une présidentielle s’est tenue en France, dominée, dans le débat (ou « d’ébat ») public – ou sur les chaînes d’information continue privées, au choix –, par les thématiques de l’extrême droite, à la (dé)faveur d’un real existierender outsider, passé de polémiste multicondamné pour haine raciale à la politique, et de la bulle médiatique dont il a bénéficié (un peu comme en son temps Trump aux États-Unis), j’ai nommé Éric Zemmour, grand pourfendeur autoproclamé entre autres de la « bien-pensance », du « wokisme », du PC et j’en passe. Bref, ce mot est particulièrement chargé et renvoie aujourd’hui à une constellation idéologique faite de masculinisme, de racisme, de négationnisme, de clash et de clownerie médiatique. Voir Christian Salmon, La tyrannie des bouffons, Paris, Les Liens qui libèrent, 2020…
[19] Theodor W. Adorno, « Capitalisme tardif ou société industrielle ? », dans Société : Intégration-Désintégration. Écrits sociologiques, Paris, Payot, 2011.
[20] Oliver Nachtwey, La société du déclassement. La contestation à l’ère de la modernité régressive, préfacé par Bruno Amable, traduit de l’allemand par Christophe Lucchese, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2020.
[21] Voir Steffen Mau, Lütten Klein, op. cit., p. 69.
[22] Alexander Kluge et Oskar Negt, Geschichte und Eigensinn I. Geschichtliche Organisation der Arbeitsvermögen, Göttingen, Steidl Verlag, 2016 [1981].
[23] Voir le chapitre de livre précédemment cité : « Histoire du quotidien et réflexions sur le “quant à soi” », dans Agnès Arp et Élisa Goudin-Steinman, mais aussi, de façon assez inattendue, au détour d’une lecture sur un tout autre sujet : Nicolas Jounin, Le caché de la Poste. Enquête sur l’organisation du travail des facteurs, Paris, La Découverte, 2021, p. 365, note 7.
[24] Steffen Mau, Lütten Klein, op. cit., p. 109.
[25] Ibid., p. 113.
[26] S’imagine-t-on l’auteur chercher les éventuelles traductions dans d’autres langues du mot qu’il choisit dans sa langue ?
[27] C’est bien connu, une « bonne » traduction n’a pas d’odeur…
[28] Ou plutôt, à l’écrit, entr’apercevoir sa « patte » ?